Les affinités sélectives, J.Courtney Sullivan, éditions Pocket, 10,30 euros
Elisabeth, journaliste et romancière reconnue à New York, et son mari Andrew quittent la vie citadine de Brooklyn pour une petite ville universitaire dans le nord de l’état. Ils projettent d’y élever Gil, leur bébé de 6 mois, né au terme d’un parcours ardu de procréation assistée. Mais bientôt, Elisabeth s’ennuie entre le groupe Facebook de mères new-yorkaises qu’elle consulte sans cesse et la rencontre avec les mamans de son nouveau quartier ; elle embauche une étudiante, Sam, pour garder Gil alors qu’elle reprend le travail.
De son côté, Sam est confrontée aux choix cruciaux qui se posent au début de l’âge adulte : vers quel métier se diriger, quelle relation amoureuse envisager, comment rembourser son prêt étudiant? Autant de questions qui la tourmentent et ouvrent le champ des possibles. Quant à Elisabeth, elle incarne bientôt pour Sam la femme accomplie qu’elle rêve d’être un jour.
Peu à peu, une relation de plus en plus intime se noue entre elles, chacune cherchant chez l’autre ce qu’elle n’a pas encore, ou ce qu’elle n’a plus. A travers le récit d’une amitié féminine ambivalente, l’auteur aborde des questions de justice sociale et dépeint une Amérique à deux vitesses. Un roman plus profond qu’il n’en a l’air, servi par l’écriture tout en nuances de J. Courtney Sullivan.