Quand tu écouteras cette chanson, Lola Lafon, éditions Stock, 19,50 euros
Dans “Quand tu écouteras cette chanson”, Lola Lafon se prête au jeu de la collection “Ma nuit au musée”, qui consiste à accueillir un auteur pendant toute une nuit dans le musée de son choix, et à en tirer un texte. Elle a choisi l’Annexe, le musée Anne Frank à Amsterdam. “Souvent pour comprendre, il faut regarder au coeur même du vide” : c’est à cette exploration que l’auteur va s’adonner en visitant ces pièces presque désertes, tout en évoquant la figure aujourd’hui iconique d’Anne Frank, les différentes versions de son journal ainsi que ses adaptations au théâtre et au cinéma, quelque peu édulcorées.
Il semble que l’auteur s’approche d’Anne Frank très doucement, évoluant autour d’elle en cercles concentriques, comme elle déambule dans l’annexe sans parvenir à entrer dans la chambre de la jeune fille, très “habitée” selon les termes du directeur du musée. C’est un texte très libre, qui interroge autant les événements que les personnages, un texte qui va au-delà de l’icone Anne Frank, à la recherche de l’essentiel. Lola Lafon mêle sa vie personnelle à celle d’Anne, faisant résonner certains faits et coïncidences. Il y a quelque chose de magique dans ce très beau texte, à fleur de peau.