La carte postale, Anne Berest, éditions Grasset, 24 euros
En 2003, parmi les cartes de voeux qui lui sont adressées, Lélia reçoit une énigmatique carte postale : d’un côté l’Opéra Garnier et de l’autre les prénoms de ses grand-parents, oncle et tante, Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques, tous morts dans les camps de concentration. Presque 20 ans après, sa fille, Anne Berest, sur le point d’accoucher, va se reposer chez ses parents et commence à poser des questions à sa mère sur la fameuse carte postale et ces ancêtres dont elle ne sait rien.
C’est ainsi que débute l’enquête menée par Anne Berest afin de retrouver l’auteur de la carte et de raconter l’histoire de ces quatre personnages, ainsi que celle de sa grand-mère Myriam qui ne parlait jamais de sa famille. Ce livre dense et foisonnant retrace le destin d’une famille juive au coeur du XXème siècle, dans une recherche bien menée en deux parties distinctes, d’abord la vie des quatre personnages, mêlée avec celle de l’auteur, puis l’enquête proprement dite. On croise des personnages hauts en couleur et émouvants, comme Noémie, la tante aspirante écrivain, et Lélia, la mère de l’auteur, toujours enveloppée de la fumée de sa cigarette. Une fresque familiale passionnante.