Le cœur battant de nos mères, Britt Bennett, éditions J’ai lu, 8 euros
Nadia, 17 ans, vit seule en Californie avec son père depuis le suicide inexpliqué de sa mère. Elle vit une histoire d’amour naissante avec Luke, fils du pasteur de sa communauté religieuse, le Cénacle. Mais quand elle tombe enceinte et doit avorter en secret, les choses se compliquent…
Nadia quitte Luke et Aubrey, sa meilleure amie, pour devenir étudiante dans une université du Michigan, où elle fréquente l’élite, ne revenant que rarement en Californie. Quelques années plus tard, elle est rappelée au chevet de son père, gravement blessé. Luke et Aubrey sont devenus très proches et les trajectoires des trois personnages vont s’imbriquer inextricablement.
Un premier roman attractif et surprenant, sur un sujet peu exploré en littérature (l’avortement), servi par une écriture simple et juste. Les fidèles du Cénacle s’invitent dans la narration, formant une sorte de chœur antique commentant et rythmant l’action, apportant une touche d’originalité au texte.
Un roman d’apprentissage plein de promesses.
Gabriële, Anne et Claire Berest, éditions Le Livre de poche, 8,20 euros
Les deux arrières petites-filles de Gabriële Buffet-Picabia s’emparent du personnage de leur aïeule avec le besoin d’en découdre, de mieux comprendre cette femme singulière dont les quatre enfants et, par extension, leur descendance, n’étaient pas la préoccupation première.
Gabriële se révèle un personnage romanesque à souhait car pétrie d’ambivalences : éprise de liberté mais épouse dévouée à son mari, musicienne qui abandonne la musique, amoureuse intense mais platonique, elle est la muse des artistes qui l’entourent (Picabia, Duchamp, Apollinaire), celle qui influence, théorise, enflamme les consciences et les coeurs.
On suit avec passion les aventures de Gabriële et du couple iconoclaste qu’elle forme avec Picabia dans cette fresque historique qui est à la fois une histoire d’amour fou et une plongée dans le monde de l’art moderne à ses débuts.