L’âge de raison, Jami Attenberg, éditions les Escales, 19,90 euros
Chronique douce-amère de la vie new-yorkaise, l”âge de raison” est une incursion dans la vie d’Andréa, célibataire citadine, à différentes phases de sa vie, de son installation à New-York après avoir abandonné sa vocation artistique jusqu’à l’approche de la quarantaine. Un récit parfois drôle, parfois poignant, où chaque chapitre saisit un épisode précis de la vie d’Andréa, mêlant présent et passé avec une grande fluidité.
Comment devenir adulte quand, à trente ans et des poussières, on se sent encore comme une ado qui cherche sa voie? A travers les histoires d’Indigo, sa meilleure amie, de son frère et sa belle-soeur, bientôt parents d’une enfant atteinte d’une maladie incurable, de sa mère, militante infatigable (formidables personnages secondaires) Jami Attenberg nous livre le portrait touchant d’une jeune femme dont les tatônnements reflètent la fragilité de notre époque contemporaine. Une belle surprise que cet “âge de raison”. A découvrir!
Mille petits riens, Jodi Picoult, Actes Sud, 23,50 euros
Ruth Jefferson, sage-femme depuis 20 ans, est une employée modèle, une collègue appréciée et la mère d’un adolescent qu’elle élève seule. Quand un bébé décède dans son service et que les parents, jeune couple de suprémacistes blancs, l’accusent de malveillance, son monde s’écroule. La jeune Kennedy, qui a choisi d’être avocate de la défense publique pour défendre les plus démunis, plaidera sa cause et pense tenir là sa grande affaire. Le roman de Jodi Picoult donne la parole à ces trois personnages à tour de rôle et l’on plonge dans le récit bouillonnant d’un procès brûlant, qui réveille les pires aspects de la société américaine.
“Mille petits riens” est un roman dense et fort, qui n’épargne ni ses personnages ni ses lecteurs ; chaque personnage livre ses convictions profondes et ses contradictions intimes, démontrant ainsi la complexité de la question raciale, particulièrement aux Etats-Unis. Jodi Picoult réussit la prouesse de traiter d’un tel sujet avec subtilité, en évitant les écueils du manichéisme et préférant mettre en avant ces milles petits riens du quotidiens, ces menues actions vers l’autre, qui comptent parfois plus que les grandes déclarations.