Ma meilleure ennemie, Paula Daly, Editions Pocket, 7,80 euros
Natty, héroïne du quotidien, s’affaire du matin au soir dans l’hôtel qu’elle dirige avec son mari Sean tout en s’occupant de ses deux filles de 14 et 16 ans. Lorsque la cadette, Felicity, est hospitalisée d’urgence lors de son voyage scolaire en France, Natty se précipite à son chevet en laissant la maisonnée aux mains de sa meilleure amie, Eve, psychologue de renom, de passage dans la région. Mais à son retour, tout a changé : Sean lui annonce qu’il est tombé amoureux d’Eve et qu’il veut divorcer. Le choc est rude pour Natty, d’autant qu’elle découvre grâce à un message anonyme le passé trouble d’Eve… Elle va devoir se battre pour sa famille face à une ennemie redoutable, rompue aux techniques de manipulation et connaissant ses plus lourds secrets.
Ce qui nous plaît dans ce thriller, comme dans le précédent du même auteur (“la faute” éditions Pocket), c’est l’aspect ordinaire et par là même attachant de ses personnages qui nous ressemblent, pétris de névroses contemporaines auxquelles il semble qu’on ne peut échapper : le désir de se réaliser et d’arriver à une sorte de perfection, comme le dit bien la phrase d’Anna Quindlen en exergue du livre : “j’avais la bêtise de croire que house beautiful rimait avec life wonderful”. Ainsi Natty se laisse piéger par son quotidien trépidant, jusqu’à en oublier l’essentiel, en l’occurrence sa vie de couple. L’auteur a l’art de mettre ses personnages face à leurs contradictions, dans des situations inextricables où l’on se surprend à se poser la question : “et moi, qu’aurais-je fait?”.
Un triller psychologique implacable, mené tambour battant et dont le dénouement nous laisse abasourdis.