La patience des buffles sous la pluie, David Thomas, éditions Livre de Poche, 6 euros
Sous ce titre poétique et énigmatique se cache un recueil de nouvelles à géographie variable qui nous enchante. Des textes souvent courts, écrits comme d’une traite, qui mettent en scène les petits travers de nos vies ordinaires. On se régale, on rêve, on se retrouve parfois… autant d’instantanés qui forment des bulles de légèreté dans ce monde de brutes.
Des perles littéraires à lire et à relire, dans les transports, sur la plage, pour se réconcilier avec la lecture!
Le problème avec jane, Catherine Cusset, éditions Folio, 7,70 euros
Jane, professeur d’université à New York, reçoit un étrange paquet : un manuscrit sobrement intitulé ” le problème avec Jane” , composé de chapitres faisant référence aux différents hommes de sa vie. Elle se plonge dans la lecture de ce mystérieux texte et le lecteur découvre en même temps qu’elle cette version de différents épisodes de sa vie. A l’instar de Jane, on tente de retrouver l’auteur de ces pages parfois très intimes. Qui a écrit ces lignes? Que veut signifier leur auteur, et quel sera le dénouement de cette drôle d’enquête identitaire?
Catherine Cusset nous entraîne dans un thriller psychologique d’un style nouveau ; d’une écriture simple et juste, elle met en scène une admirable mise en abyme, celle de l’existence de Jane, personnage à la fois attachant et agaçant. Une réussite!
Tout ce que j’aimais, Siri Hustvedt, éditions Babel, 9.70 euros
Lorsque Léo Hertzberg retrouve dans un livre les lettres d’amour de Violet à Bill, les amis très chers de sa jeunesse, il décide de raconter l’histoire des trente dernières années de sa vie. New York, années 70 ; Léo est professeur d’histoire de l’art, sa femme, Erica, assistante d’anglais. Il rencontre Bill, un artiste peintre plein de charme et sa femme Lucille, poétesse. Une amitié se lie entre les deux couples, qui se renforce lorsque les deux femmes attendent un enfant au même moment. Matt et Mark naissent en 1977. Mais si le couple de Léo et Erica s’épanouit dans cette naissance, celui de Bill et Lucille semble se déliter, en proie à des disputes et désaccords de plus en plus flagrants, jusqu’à l’irruption du personnage de Violet, qui bouleverse ce fragile équilibre…
C’est au portrait d’une époque que nous convie Siri Hustvedt, celle des années 70 et de leur insolente liberté ; les personnages, terriblement humains et bien campés, vont se heurter peu à peu aux contraintes d’un réel qui ne les épargnera pas. Art, folie, sentiments, parentalité se mêlent pour former un magnifique roman d’une grande sensibilité. Attention chef d’oeuvre!