Les Débutantes, J. Courtney Sullivan, éd Rue Fromentin, 22euros
Sally, Bree, April et Célia n’ont pas forcément d’atomes crochus lorsqu’elles se rencontrent à l’université de Smith, à Northampton, dans le Massachussetts, école qui a la particularité d’appartenir aux sept universités exclusivement féminines des Etats-Unis ( les « sept soeurs »). C’est dans ce cadre singulier que les liens entre les quatre jeunes filles vont peu à peu se nouer, d’abord par leur proximité imposée : toutes quatre se retrouvent dans des chambres de bonne sous les toits, partageant la même salle de bain.
Entre Célia, l’écrivain en herbe issue d’une famille catholique pratiquante, Bree, la belle jeune fille du Sud, Sally, la parfaite B.C.B.G qui vient de perdre sa mère, et April, la rebelle féministe aux allures de garçonne qui doit travailler pour payer ses études, une amitié très forte va naître.
Quelques années plus tard, Sally va se marier sur le campus de Smith et invite ses trois amies à être ses demoiselles d’honneur ; c’est le point de départ du roman et une invitation à explorer la relation entre les filles, leurs aspirations personnelles, leur confrontation à la vraie vie au sortir du cocon que formait Smith, la façon dont chacune va creuser son propre sillon et, peut-être, trouver sa voie.
«Les débutantes » est, tel que l’indique son titre, un roman d’apprentissage ; c’est aussi un superbe roman sur l’amitié féminine, une réflexion assez juste sur la condition des femmes dans notre société, tiraillées entre devoirs et aspirations, travail et maternité. Les personnages cherchent leur voie (l’une d’elle sur le plan sexuel notamment) et c’est ce qui les rend touchant (-es, devrais-je dire, puisque tout est féminin dans ce roman). Si la couverture très « girly » et le côté « pavé » (517 pages!) m’ont un peu rebuté au départ, j’ai plongé dans ce roman à plusieurs voix avec bonheur et ne voulais plus quitter les quatre filles que j’avais la sensation de connaître. Malgré quelques petites maladresses (intrigue parfois cousue de fil blanc), l’auteur s’est amusée à pulvériser les clichés en allant au-delà des apparences, créant ainsi des héroïnes infiniment attachantes. Un vrai plaisir de lecture.
Si vous ne savez pas quoi lire sur la plage voilà LE pavé de l’été 2012 !