Les âmes féroces, Marie Vingtras, éditions de l’Olivier, 21.50 euros
Mercy, petite ville paumée des Etats-Unis. Dans la douceur du printemps, le corps d’une adolescente est retrouvé, à moitié immergé, au milieu des iris sauvages. C’est Léo, 17 ans, la fille de Seth, l’ancien garagiste de la commune, jeune fille sage, sans histoires, plutôt réservée. Dans cette petite ville où il ne se passe jamais rien, c’est la stupéfaction.
La nouvelle shérif, Lauren, n’est pas appréciée de tous dans la communauté, peut-être du fait de son orientation sexuelle ; c’est elle qui va prendre en main l’enquête, et c’est aussi la première voix qui nous raconte les faits. Car “les âmes féroces” est un roman choral où quatre personnages vont dérouler leur vérité, en suivant la ronde des saisons : Tout d’abord Lauren, ensuite M. Chapman, le professeur de français de Léo, puis Emmy, sa meilleure amie, et enfin son père, Seth.
A travers ces quatre regards sur l’événement, l’image de Léo se dessine sous plusieurs facettes, comme difractée par un kaléidoscope, et on découvre aussi les noirceurs cachées de l’âme de chacun des narrateurs. Voici un roman envoûtant, dont l’ambiance évoque certains films ou séries américains (on pense notamment à “Twin Peaks”) et qui se lit d’une traite.