Bien-être, Nathan Hill, Gallimard, 26 euros
Jack et Elizabeth se sont rencontrés dans les années 90 à Chicago. Vivant dans les immeubles voisins d’un quartier modeste et bohème, ils s’épiaient secrètement par leurs fenêtres. Ils viennent de milieux différents : Jack, artiste photographe, vient d’une famille de la classe moyenne du Kansas ; Elizabeth, étudiante en psychologie, est issue d’une famille riche ayant fait fortune dans les chemins de fer. Entre eux, c’est le coup de foudre.
Vingt ans après, que reste-t-il de cet amour romantique? Jack est devenu professeur et Elizabeth travaille à la clinique du Bien-être, qui étudie des traitements alternatifs à des maux chroniques et mesure l’effet de différents placebos. Ils ont eu un enfant, Toby, petit garçon spécial qui préfère ses jeux virtuels à ses semblables. Confrontés aux écueils de la parentalité bienveillante et à l’usure inévitable du couple, Jack et Elizabeth envisagent de quitter le centre-ville de Chicago pour s’établir en périphérie, dans un nouvel appartement dont l’agencement cristallise tous leurs désaccords.
Nathan Hill prend un malin plaisir à disséquer l’histoire amoureuse de Jack et Elizabeth dans toutes ses phases, du coup de foudre des débuts aux affres du doute. L’ego, les projections, les mécanismes de la sensualité : l’amour dans tous ses états est passé au crible dans ce roman réjouissant et intelligent. Eblouissant.