Traverser les montagnes, et venir naître ici, Marie Pavlenko, éditions les Escales, 21 euros
Astrid, 37 ans, a vécu un drame personnel et décide de tout quitter pour aller vivre dans un village du Mercantour, où elle a acheté une maison sans l’avoir vue. Elle atterrit dans un hameau isolé, impraticable en hiver, peuplé de quelques âmes solitaires.
Soraya, 16 ans, a fui la Syrie en guerre et traversé les montagnes avec sa tante afin de rejoindre la frontière française en évitant la police. Elle abrite dans son ventre une vie qu’elle n’a pas choisie.
Lorsqu’Astrid trouve Soraya, épuisée et prête à accoucher, au milieu de la montagne enneigée, elle décide de la recueillir chez elle. Aidée de sa voisine, Ida, céramiste, elle s’emploie à remettre d’aplomb la jeune fille. Tout va alors changer pour ces deux femmes blessées : tout doucement, elles vont s’apprivoiser et tenter de panser leurs plaies ensemble.
Marie Pavlenko décrit admirablement la détresse de ces deux femmes confrontées au pire et aborde des sujets actuels comme l’accueil des migrants, en évitant toute sensiblerie. Elle nous émeut avec ce roman simple et poignant, plein d’humanité, ponctué de références poétiques et qui se lit d’une traite. Bouleversant.