Des gens comme il faut, Florence Chataignier, éditions le Cherche midi, 20,90 euros
Fleur et Nine grandissent dans une famille bourgeoise d’apparence parfaite, messe tous les dimanches, apprentissage précoce des bonnes manières, vacances d’été sur la côte Basque chaque année avec la famille et les amis. Mais à la mort de son père, quand Fleur, quadragénaire, entreprend de trier les papiers familiaux dans sa cave, c’est une toute autre image qui se dessine…
A travers ces lettres et ces photos, Jean, son père, apparaît comme un personnage haut en couleurs mais pétri d’ambivalences, injuste envers ses filles (l’aînée, Nine, portée aux nues, la cadette, Fleur, dénigrée), belliqueux avec ses amis et épuisant pour sa femme. Le couple n’est pas heureux, leur histoire est “celle d’un tétraplégique qui demande à une aveugle de le ramener sur le rivage”. En se penchant sur son passé dans l’intimité suintante de la cave, Fleur révèle peu à peu les zones d’ombres de Jean et les ressorts biaisés de sa relation avec sa femme et ses filles.
“Des gens comme il faut” est un roman d’une grande délicatesse, décrivant une famille singulière, fondée sur un leurre, ce qui la rend touchante, et porté par le regard poétique et bienveillant de Florence Chataignier. Une belle découverte.