Plus grands que le monde, Meredith Hall, éditions Philippe Rey, 24 euros
Début des années 30. Tup est étudiant en ingénierie grâce à son père, exploitant d’une ferme laitière dans le Maine, qui tient à ce que son fils fasse des études. Lorsqu’il se marie avec Doris, en 1933, il a encore 2 ans d’études à faire, puis elle pourra commencer les siennes pour devenir enseignante. Mais la réalité vient contrecarrer leurs plans quand le père de Tup décède brutalement : celui-ci, faisant valoir son droit d’aînesse, va reprendre la ferme alors que ses deux frères se partagent l’argent qui reste.
Ainsi, ce printemps-là, Doris et Tup se retrouvent propriétaires d’une ferme laitière sans aucune main d’oeuvre, et un bébé à venir. La vie est difficile, mais Tup et Doris s’aiment et travaillent dur, appréciant une vie simple et proche de la nature auprès de leurs trois enfants, Sonny, Dodie et Beston. Jusqu’à ce qu’un drame obscurcisse leur ciel si limpide…
Dans ce roman choral, Meredit Hall donne la parole à Doris, Tup et Dodie qui expriment tour à tour leurs émotions quotidiennes. Face au deuil, chacun emprunte un chemin personnel, avec ses réactions viscérales, ses évitements et un fort sentiment de culpabilité qui menace les fondations familiales. “Plus grands que le monde” est un roman sensible et plein de grâce, dont les personnages nous émeuvent par leur humilité et leur long combat pour renaître. Bouleversant.