L’épaisseur d’un cheveu, Claire Berest, Albin Michel, 19,90 euros
Vive et Etienne, la quarantaine, forment un couple équilibré, elle un peu artiste, sensuelle, fantasque et lui plus sérieux, intellectuel, amateur de musique classique. Etienne est correcteur dans une maison d’édition, Vive est photographe et travaille dans une association artistique où elle organise les expositions et vernissages, épaississant ainsi son carnet d’adresses. C’est un couple en vue dans un certain microcosme culturel parisien.
Mais cette semaine-là, tout semble aller de travers pour Etienne : d’abord Vive annule le concert de Mahler auquel ils devaient se rendre le Mardi ; le lendemain, alors qu’elle doit l’accompagner à la soirée annuelle de sa maison d’édition, elle réclame d’aller boire un verre avant pour discuter, bref rien ne se passe comme prévu. Vive semble vouloir s’échapper et Etienne ne le supporte pas…
Si la quatrième de couverture ne fait pas mystère de l’issue fatale, Claire Berest réussit le tour de force de nous faire entrer dans l’esprit du tueur, là où le coupable se fait victime, et nous interroge sur la banalité du mal. Car l’enchainement des événements, de petites contrariétés en franches disputes, reflète le quotidien d’un couple ordinaire qui bascule dans le crime et la folie. C’est ce cheminement, à rebours du drame, que Claire Berest nous décrit dans ce roman qui suscite émotion et réflexion.